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Les News de Seb Seb
14 juillet 2015

Les succès de Renzi

Matteo Renzi n’avait a priori ni marges de manœuvre politiques ni moyens financiers mais il a un projet, de l’énergie et sait contourner les obstacles. Quel est le jeune chef de gouvernement européen qui transforme le plus profondément son pays? Ce n’est ni Manuel Valls, qui n’a pas beaucoup de marges de manœuvre, ni Alexis Tsipras, de la gauche grecque radicale, qui peine à inscrire son programme dans la réalité et n’a pas beaucoup de moyens. C’est incontestablement Matteo Renzi, qui n’avait a priori ni marges de manœuvre politiques ni moyens financiers mais qui a un projet, de l’énergie et sait contourner les obstacles. Mais qui en France parle encore de Matteo Renzi? Le sujet intéressait quand ce jeune homme était parti sans complexes à la conquête de la mairie de Florence, puis du Parti démocrate et enfin du poste de président du Conseil. Son histoire était belle, avec de l’action et des rebondissements. Il a encore fait la une quand il a parlé de «pacte de stupidité» à propos des règles budgétaires européennes et quand il s’est entendu avec Silvio Berlusconi pour faire passer ses réformes constitutionnelles. Tout cela sentait un peu le soufre. Mais ce qu’il a fait ensuite pour redresser son pays est passé un peu inaperçu de ce côté des Alpes. Comme si une politique de centre-gauche n’était pas assez spectaculaire pour mériter des commentaires. Il faut dire qu’entre les problèmes grecs, la menace d’une sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne ou la montée de Podemos en Espagne, l’actualité continentale a été très riche ces derniers temps. Pourtant, il faut regarder d’un peu plus près ce qui se passe chez nos voisins, qui sortent enfin de quatre années de récession. Le taux de croissance au premier trimestre (0,3%) n’a rien d’exceptionnel, mais c’est le premier chiffre positif depuis quatorze trimestre, si l’on excepte le modeste 0,1% enregistré au troisième trimestre 2013. La plupart des instituts de conjoncture, y compris le FMI, le créditent d’une croissance de 0,7% sur l’ensemble de l’année 2015, ce qui est peu, mais marque un vrai retournement. À l’évidence, la politique de la Banque centrale européenne, la baisse de l’euro et celle des cours du baril de pétrole sont pour l’essentiel à l’origine de ce redressement, mais il est clair que, sans la politique menée par Matteo Renzi, l’Italie n’aurait pas été en mesure de profiter de cet environnement favorable. L’action du Premier ministre est d’autant plus remarquable –et efficace– qu’elle s’exerce sur tous les fronts: politique, avec la réforme des institutions et du mode de scrutin, économique et social, avec le plan de relance de mars 2014 et la loi sur le travail. Certes, il faut éviter de tomber dans le panégyrique: Renzi a pu prendre ces mesures parce que les précédents gouvernements, notamment celui de Mario Monti, avaient commencé à faire bouger les lignes et avaient engagé la remise en ordre des finances publiques. Il est plus facile, par exemple, de lancer un programme de relance quand vos prédécesseurs ont adopté des mesures très rigoureuses qui vous laissent la possibilité d’infléchir la politique budgétaire dans le sens d’une moindre rigueur. Tsipras et Varoufakis auraient tout intérêt à prendre quelques leçons de diplomatie auprès de leurs voisins romains Il n’en reste pas moins vrai que le bilan de ses quinze premiers mois de gouvernement est déjà impressionnant. Nommé président du Conseil le 22 février 2014, il présente dès le 12 mars son plan de relance: baisse de l’impôt sur le revenu pour les salariés qui touchent moins de 25.000 euros nets par mois, baisse de 10% de l’impôt sur la production (calculé sur la valeur ajoutée des entreprises, celui-ci pèse à la fois sur l’investissement et l’emploi), amorce du remboursement de la dette des administrations publiques envers les entreprises (le dynamisme des petites et moyennes entreprises du Nord avait été doublement mis à mal par la hausse des impôts et les retards de paiement des divers organismes publics), rénovation des écoles, création d’un fonds pour aider les jeunes à faire leurs études ou trouver un emploi.

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